En ce week-end prolongé de l'Ascension, une date devrait être célébrée par de nombreux Français et Européens. Elle reste encore dans l'ombre parce que les médias n'en évoqueront peu la signification. Cette date, c'est le 9 mai : la Fête de l'Europe.
Qu'on se le dise, il n'y a aucun lien à établir avec le 8 mai, commémoration de l'Armistice de 1945. Cette date renvoie en fait au fameux "discours de l'Horloge" que Robert Schuman, alors Ministre des Affaires étrangères français, a prononcé le 9 mai 1950.
Seulement cinq ans après la fin de la Seconde guerre mondiale, Robert Schuman prévenait que L'Europe ne se fera pas d'un coup, ni dans une construction d'ensemble: elle se fera par des réalisations concrètes créant d'abord une solidarité de fait. Une véritable révolution de la pensée et une méthode sur laquelle se sont ensuite basés tous les grands acteurs de la construction européenne.
Pour ses pères fondateurs, la construction européenne relevait d'une impérieuse nécessité: "gagner la paix" sur le continent européen, ravagé par trois guerres en l'espace de soixante-dix ans. En 2013, force est de constater que cet objectif a été atteint: dans l'Union européenne, les conflits se règlent désormais autour d'une table et non plus sur un champ de bataille.
Pour ceux qui n'ont pas connu le rideau de fer, et connaissent la liberté de se déplacer dans l'espace Schengen, préserver la paix est parfois devenu une finalité très abstraite. C'est pourquoi, si nous devons rester vigilants pour que cette parenthèse de paix perdure indéfiniment, je suis convaincu que le projet européen doit aujourd'hui se parer de nouveaux objectifs, plus parlants pour les citoyens.
Aussi, chaque année, le 9 mai est l'occasion de s'interroger sur le sens de la construction européenne que nous voulons pour demain.
Alors que la crise se fait encore durement sentir aux quatre coins de l'Europe, il est nécessaire de promouvoir la compétitivité, l'emploi, notamment des jeunes, la formation, la mobilité, mais également une citoyenneté européenne active.
Il en va donc de la responsabilité de la Commission, des chefs d'Etat et du Parlement européen de se mobiliser pour construire ensemble l'Europe démocratique de demain. Je m'y emploie personnellement avec énergie au quotidien, à travers mon travail au Parlement européen.
